ePrivacy and GPDR Cookie Consent management by TermsFeed Privacy Generator

Actualités

Toujours connecté à Dieu !

Avec sa mèche blonde, ses bracelets en caoutchouc, son allure de surfeur et son accent provençal, frère Benjamin étonne. Mais ce qui surprend le plus chez ce salésien, ce n’est pas son look décontracté... c’est sa foi lumineuse et contagieuse lorsqu’il nous parle du Ciel. Rencontre avec un prêtre aussi à l’aise sur YouTube et Instagram que dans sa sacristie.

 

Quand est née votre vocation ?

Quand j’ai découvert le Bon Dieu à 9 ans à Medjugorje, j’ai su que ma vie entière lui serait vouée. J’ai été baptisé enfant, sans avoir une foi vivante. Ma mère avait reçu un peu d’éducation chrétienne, mais il ne lui res­tait plus qu’un vague intérêt pour la sophrologie et le yoga. Jusqu’au jour où elle est tombée sur un livre, Parole du ciel, dans une boutique chrétienne à Cotignac. Interpellée par les apparitions de Medjugorje, elle nous a embarqués par curio­sité. Sur place, j’ai compris que Dieu existait. Que Dieu suffi­sait. C’est donc à ce moment-là que j’ai compris que je voulais donner ma vie à Dieu dans le sacerdoce. Cet appel ne m’a jamais quitté après coup. Bien sûr, il m’a fallu discerner sérieu­sement et me demander si je n’étais pas fait pour le mariage de même qu’un bon chrétien discerne avant de se marier.

 

Vous évoquez votre nuit de la foi, pouvez- vous nous en dire quelques mots ?

J’avais vécu six ans dans un internat merveilleux et très porteur dans les Vosges avec la communauté des Béatitudes et je me retrouvais sans soutien, un peu désemparé. Je voulais expé­rimenter la vraie vie et je me suis retrouvé éducateur, mais assez seul. C’est à ce moment-là que je ne ressentais plus rien. En persévérant dans la prière et la vie sacramentelle, j’ai retrouvé la foi.

 

Vous êtes frère salésien de don Bosco ? Qu’est-ce que cela signifie ?

Un salésien, c’est quelqu’un qui essaie de faire comme don Bosco, c’est-à-dire consacrer totalement sa vie à Dieu pour les jeunes en difficulté. Ma mis­sion principale aujourd’hui est de diriger un collège. C’est un peu fou, car lorsque j’avais la certitude que je voulais donner

ma vie à Dieu, je ne savais pas trop comment faire ni où aller. J’avais pensé à être prêtre et artiste, ou prêtre et psy... Mais ne sachant pas si c’était possible, je suis entré au séminaire dio­césain, avant de découvrir qu’il existait des frères salésiens ! Aujourd’hui, je vis sur les pas de don Bosco, avant tout par la prière.

 

Vos chansons et votre look provoquent souvent la surprise. Est-ce volontaire et pourquoi ?

C’est volontaire, mais c’est aussi le fruit de mon métier d’éducateur : les jeunes sont très forts pour mettre le doigt sur nos incohérences, nos faux-semblants, nos blessures qui nous empêchent de nous accepter tels que nous sommes. Mes jeunes m’ont appris à être moi-même, avec mon excentri­cité, sans chercher d’abord à jouer un rôle de directeur ou de prêtre. Il n’est pas nécessaire de conforter des pseudo-images de ce qu’est un prêtre. Au sémi­naire, comme ailleurs, il y a beaucoup de formatage. Je ne crois pas que Jésus ait inventé les codes, je crois qu’il nous invite à annoncer partout la Bonne Nouvelle avec notre cœur amoureux.

Ce qui est étonnant, c’est que je ne corresponds pas à l’image du prêtre diocésain poli. Ce qui compte, c’est d’être connecté à la vérité de qui on est et de ce que Dieu veut de nous. C’est subtil et c’est tout un long chemin pour s’accepter tel que l’on est. C’est grâce aux jeunes que j’ai appris qui je suis et à être moi- même. C’est une grâce que j’ai reçue !

 

Est-ce évident d’être prêtre et éducateur ?

Ce qui est fou, c’est que ces deux missions m’amènent à faire

des choses folles : à remettre du papier-toilette, comme à passer des heures à écouter des professeurs ou des gamins qui pleurent dans mon bureau... Je pense que ça m’aide à garder les pieds sur terre et à partager vraiment ce que je vis dans ma prière avec Dieu. Parfois, je me dis que j’aimerais être prêtre et seulement prêtre, car il y a tel­lement de choses à faire en tant que prêtre. Mais je crois aussi que cela m’ouvre des portes auprès de jeunes que je ne ver­rais pas si je n’étais qu’un prêtre. Je n’évangéliserais pas autant si je n’étais pas directeur. On m’a déjà dit : « Vous savez parler du Ciel et, en même temps, vous aimez vraiment déconner, et vous ne faites pas que des bla­gues de curé. » Je suis heureux d’être avec ces jeunes. Depuis toujours, je suis fasciné par la différence, elle ne me dérange absolument pas.

Les réseaux sociaux sont un 6e continent, qui nécessite aussi des missionnaires. Pour garder l’équilibre : l’Esprit Saint, tou­jours l’Esprit Saint. Et donc la prière. Les réseaux sociaux sont les nouvelles périphéries, dans un sens, et il ne faut pas les abandonner.

 

De quoi les jeunes ont-ils le plus besoin aujourd’hui ?

Nous sommes le fruit d’un lavage de cerveau de plus de 2 siècles qui vise à ôter du cœur de l’Homme la plus grande des évidences : Dieu existe. Mais on n’enlève pas Dieu du cœur des gens si facilement, et il ne faut pas grand-chose pour l’y retrou­ver. Mais le trouver sans le prier, c’est déjà le perdre. Les jeunes ont besoin de s’attacher à Dieu par la prière.

Je souligne donc la chose sui­vante : les jeunes n’ont pas besoin d’ « espérance », de « joie », de « confiance en soi » ou de je ne sais quoi! Ils ont besoin de Dieu.

Ses livres
Change your cookie preferences