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Écouter avec le cœur

Nous vivons dans un monde où les communicants sont devenus les nouveaux puissants, mais où on ne sait plus véritablement écouter. L’Eglise, comme la société, doit affronter ce paradoxe ! Les synodes, justement, nous apprennent à écouter ce que l’Esprit dit aux Eglises de notre temps, via le cœur des personnes. L’enjeu est de dépasser ce que le père Joël Pralong appelle « le complexe du catho », qui nous fait croire que nous possédons la vérité sur les autres. Tout n’est pas écrit, défini et codifié. Alors, apprenons vraiment à écouter !

 

Est-il urgent de réapprendre à écouter ?

À l’ère du web et des moyens de commu­nication les plus performants, l’homme souffre d’autant plus de ne pas être écouté ! Les personnes en état d’urgence sont sur­tout les personnes âgées, certains jeunes qui ne trouvent pas leur place dans la société, qui ont connu l’échec, ceux qui vivent avec des troubles psychologiques. Si l’écoute bienveillante ne résout pas les problèmes, néanmoins, elle offre un lieu d’accueil à autrui, lui donne l’occasion d’exister à tra­vers le récit de sa vie. Il est bien juste de dire qu’écouter, c’est aimer.

 

Comment bien communiquer pour éviter le malentendu, qui est le nœud des problèmes spirituels et humains ?

Le malentendu, c’est le grain de sable dans la communication. Il engendre toutes sortes d’interprétations. « Oui, j’ai entendu, cesse de me casser la tête avec toujours les mêmes discours ! », hurle l’ado qui n’écoute plus. En effet, nous avons entendu et, déjà , nous venons interpréter ce que l’autre était en train de nous dire. Nous avons entendu mais... avons-nous écouté ? L’écoute fait appel au cœur, à l’attention portée à l’autre, à l’amour. L’écoute se revêt d’empathie, cette capacité de saisir l’autre en profondeur. Un cœur qui écoute vibre aux mots d’autrui, il devine. Mieux : il entend ce qu’il ne dit pas, il communie à son intériorité, autant à ses peines qu’à ses joies, qu’il n’analyse pas, mais qu’il accueille, qu’il comprend. Que c’est bon de se sentir ainsi écouté, compris et. aimé ! Plus concrètement, il importe de redire plusieurs fois la même chose en y mettant le ton juste, pour s’assurer que l’autre ait bien compris le message.

 

Quels sont les obstacles qui nous empêchent d’être à l’écoute ?

Essentiellement, nous n’écoutons pas parce que notre esprit est encombré par un tas d’autres choses. Alors, on fait semblant. Ensuite, les obstacles à l’écoute sont la fatigue, la lassitude, l’impatience, et aussi ces réponses toutes faites que nous prépa­rons avant même que l’autre ait terminé son discours. Enfin, on croit trop souvent savoir ce qu’il va nous dire. Par exemple, combien il est difficile de s’écouter dans le cadre familial à cause de cette impression du « déjà connu » qui plane sur chaque membre : « Mais oui, c’est toujours pareil, je sais bien ce qu’il va dire, comment elle va réagir. » Ce cortège de répétitions connues fait la vie dure à la moindre nouveauté. Plus personne n’écoute ni ne s’émerveille de l’autre, ce qui conduit à la colère, à l’indif­férence, ou bien à la fermeture. Comment alors ne pas se laisser contaminer par des comportements détestables à nous rendre carrément sourds-muets au point de susci­ter de l’exaspération ?

 

Est-ce qu’on ne s’écoute pas trop, justement aujourd’hui ?

Oui, dans le sens de trop écouter son res­senti, ses émotions, ses envies. Tout cela nous replie sur notre ego, souvent aux dépens du bon sens et de la vérité du réel qui nous appelle au don de soi, au déplie- ment de notre Moi, à l’oubli de soi pour mieux entendre l’autre.

 

Dieu peut-il parler fort pour se faire entendre ?

Oui, notamment par les événements qui nous secouent et nous réveillent. Nous sommes invités à écouter ce qu’il dit à nos cœurs à la lumière des Saintes Écritures et des paroles mises sur les lèvres des pro­phètes d’aujourd’hui et, bien sûr, dans la bouche de l’Église.

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