Trois cents ans après sa création, la franc-maçonnerie et le secret qui l’entoure continuent de fasciner, voire d’inquiéter. Serge Abad-Gallardo, ancien haut responsable maçonnique, nous parle de ces liens, parfois incestueux, qui unissent la franc-maçonnerie au pouvoir politique...
Pouvez-vous rappeler l’originalité de votre parcours ?
À l’âge de 35 ans, je suis entré en franc-maçonnerie. J’y ai occupé la plupart des postes d’officier de loge, y compris celui de Vénérable Maître. Enfin, je fus coopté au sein des hauts grades. Cependant, j’ai retrouvé la foi et repris le chemin de l’Église à l’occasion d’un événement vécu à Lourdes. Comprenant alors que le parcours et l’enseignement maçonniques ne sont absolument pas compatibles avec la doctrine de l’Église, j’ai rapidement, et définitivement, quitté la franc-maçonnerie, en 2013.
Quels liens historiques unissent la franc-maçonnerie à la politique française ?
Les loges ont organisé la Révolution française. La maçonnerie, et cela m’a été confirmé, n’a pas fait la Révolution, mais elle l’aura préparée. Surtout, la reine Marie-Antoinette, témoin direct des événements révolutionnaires, écrivit à juste titre dans une lettre que « les clubs et les sociétés secrètes gouvernent la France d’une extrémité à l’autre. » Mais l’action maçonnique est également très prégnante au sein des institutions décentralisées que sont les municipalités, les intercommunalités, les départements et les régions.
Quelle influence persistante la franc- maçonnerie a-t-elle sur ceux qui nous gouvernent ?
Sans cesse, on découvre que les présidents de la République d’hier et d’aujourd’hui sont liés à la Franc Maçonnerie. Leur Église à eux n’est pas séparée du pouvoir. Globalement, elle est au cœur du pouvoir, elle en est même d’ailleurs le principe de cohésion, d’une sorte de sacralisation, mais sans que l’immense majorité du peuple le sache bien. » C’est ce que confirme un Grand Maître : « Ce que nous nous attachons à transformer, c’est la société. Ce sont les frères de la Grande Loge qui ont été à l’origine des transformations législatives. » Je démontre surtout, dans mon livre, l’importance déterminante de la « Fraternelle parlementaire », groupement très discret de parlementaires. Je montre, dans mon livre, l’objectif de son créateur Henri Cavaillet. Je le cite : « Il va falloir construire un cheval de Troie (sic ! ) . » Voilà dans quel état d’esprit il a fondé, en 1947, cette sorte de société secrète. Je démontre que la plupart de nos lois sont d’inspiration maçonnique et ont été préparées dans les loges ! Un exemple probant de cette influence secrète est celui de l’euthanasie. La franc-maçonnerie travaille secrètement à instaurer dans la loi française un « droit à l’euthanasie ». Jusqu’à aujourd’hui, son projet a échoué ; sauf qu’une loi récente fut approuvée dans son article 1er qui prévoit désormais ce droit ! Cet objectif maçonnique a pour unique et secret projet de rejeter l’action divine.
Selon vous, comment lutter contre ces liaisons dangereuses ?
Une solution qui permettrait d’éviter l’intervention occulte de la franc-maçonnerie au sein de la politique consisterait sûrement dans l’obligation pour tout élu qui appartiendrait à l’Ordre initiatique de déclarer son appartenance.
Peut-on encore croire en la politique ?
L’espérance est une vertu chrétienne ! Le catholique doit œuvrer afin que la Doctrine sociale de l’Église soit prise en compte, plutôt que des objectifs occultes de sociétés ésotériques ! Malheureusement, peu d’élus se revendiquent aujourd’hui chrétiens dans leur engagement politique.