Loin d'être un simple fondateur d'ordre religieux ou seulement un maître spirituel, Benoît de Nursie (v. 480-v. 547) apparaît comme l'inspirateur d'un modèle d'organisation sociale à partir des monastères bénédictins qui vont se répandre en Europe, dont il est aujourd'hui un des saints patrons. Sa vie d'ermite, puis en communauté à Subiaco, ne nous est connue que par des épisodes rapportés dans la chronique pleine de merveilleux de Grégoire le Grand. De la main de Benoît nous reste en revanche le texte de sa Règle, qui régule encore de nos jours le quotidien de nombreux moines et moniales. Document bref, qui touche tout autant à la recherche spirituelle qu'aux détails pratiques, la Règle insiste sur l'écoute et le silence, attachant une importance fondamentale au rôle de l'abbé, père de la communauté et signe du Christ. Avec un grand souci d'équilibre entre prière, travail et repos, lecture de la Bible et tâches manuelles, ce cadre de vie a permis le rayonnement du monde monastique dès le haut Moyen Âge. La « petite vie » de saint Benoît nous introduit à la grandeur de son existence, de son chemin spirituel qui nous parle toujours aujourd'hui.Paul Aymard (1927-2010) fut moine au prieuré Saint-Benoît de Chauveroche. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages de spiritualité.
