Les sept degrés de l’échelle d’amour spirituel
De l'échelle que Jacob vit en songe jusqu'à la montée du Carmel évoquée par saint Jean de la Croix, la vie spirituelle a souvent été perçue comme élévation, ascension, progression de l'âme vers Dieu. Pour Jean Ruysbroeck (1293-1381), mystique flamand, précurseur de la devotio moderna, cette montée à « l'échelle d'amour » invite à l'abaissement. S'épanouir en Dieu, c'est participer à l'humilité du Christ.
Ce livre de Ruysbroeck est une lettre de conseils adressée à une moniale maîtresse de choeur de son couvent. Il peut, certes, se lire et se méditer dans le silence et la solitude. Mais mieux vaudrait sans doute le dire, l'entendre, le chanter : des poèmes, jaillis parfois du sein de la prose, le suggèrent.
Distribué en plusieurs voix, jalonné de chants et de musique, de silences, de pauses méditatives, ce livre apparaîtrait ainsi moins proche de l'épître, de l'homélie, du traité, que de l'office et de la célébration liturgique.
Par-là se révélerait pleinement la beauté des Sept degrés de l'échelle d'amour spirituel.
Jan van Ruusbroec (ou van Ruysbroeck) est un clerc brabançon né en 1293 non loin de Bruxelles. Considéré parfois comme un disciple de Maître Eckhart, il tient une grande place dans le courant de la mystique rhéno-flamande. Il a été béatifié en 1908 par le pape Pie X.