Bossuet (1627-1704) reste dans les mémoires un des sommets de la langue française, comme orateur mais aussi comme écrivain. Qui ne se souvient de son cri : « Madame se meurt ! Madame est morte ! » lancé sous les voûtes de Saint-Denis à l'occasion de la mort d'Henriette d'Angleterre ?
Pour ce théologien prédicateur qui, du haut de sa chaire, se permettait de sermonner Louis XIV, la vie a été un long combat au service de la foi. En effet, même s'il fréquente la cour comme précepteur du dauphin, il n'est pas courtisan. Évêque de Condom, puis de Meaux, il y sera un pasteur attentif et présent, et son Discours sur l'éminente dignité des pauvres manifeste cette indépendance d'esprit qui est la marque d'un grand spirituel.
Ce géant était une sorte de « conscience de l'Église de France », une Église gallicane dont il rédige la célèbre Déclaration des Quatre Articlesde 1682, qui s'efforce d'en faire prévaloir les droits face au Saint-Siège.
À travers cette passionnante biographie de « l'Aigle de Meaux », Aimé Richardt rend hommage à un homme qui ne transigea jamais sur l'essentiel : contre les protestants, contre les jansénistes, contre une certaine forme de sentimentalisme spirituel, il incarna avec vigueur et grandeur une vision classique du catholicisme… pour la seule gloire de Dieu.
« Bossuet est un personnage immense. Il me fait penser à ces témoins du passage d'un âge dans un autre. […] Parce que les thèses gallicanes ont été explicitement condamnées par le premier concile du Vatican, nous pouvons lire Bossuet comme un suprême témoin de son temps… à jamais révolu. Et pourtant, à la lecture de ce livre, on s'apercevra qu'il n'est pas si éloigné des interrogations contemporaines sur le sens de l'histoire, sur ce qui est transitoire et ce qui demeure. »
Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon.
Spécialiste des XVIe et XVIIe siècles, Aimé Richardt a publié de nombreux ouvrages, dont un Fénelon couronné par l'Académie française. Parmi ses derniers ouvrages parus : Calvin, Érasme, Jean Huss et Saint François de Sales et la Contre-Réforme.